Porté par une curiosité constante pour les processus et les transformations, j’ai ancré mon parcours dans la céramique, médium qui m’a permis de relier matière, mémoire et gestes hérités. La formation en arts appliqués, le design et la mode, en dialogue avec artisans et éditeurs, ont offert un apprentissage des savoir-faire et de l’attention aux usages. Très tôt, détourner des matériaux industriels pour en inventer de nouvelles logiques formelles est devenu central dans la création d’objets et de mobilier. Cette approche a progressivement mis en lumière que chaque forme porte une mémoire, une territorialité et un ensemble de gestes hérités. Ma pratique artistique, qui combine sculpture, dessin et photographie, se déploie alors comme un espace d’hybridation, où les matériaux bruts et les gestes traduisent un dialogue entre passé et présent, invention et tradition, mémoire et transformation.
L’art et l’artisanat apparaissent comme des repères essentiels, opposant à l’uniformité industrielle la singularité du geste et de la pensée incarnée. La corde, fil conducteur et métaphore des liens entre individus, époques et lieux, prolonge les gestes ancestraux. La céramique, quant à elle, relie états liquides et minéraux et révèle l’épaisseur historique des pratiques. Ces médiums, soutenus par le dessin, la sculpture et le design, offrent un terrain d’exploration où chaque matière devient langage, traduisant métamorphoses, mémoires et territorialité. Mon travail s’organise ainsi comme une archéologie sensible de la matière, attentive aux usages et aux héritages, ouverte aux circulations disciplinaires et aux connexions entre éléments apparemment séparés.