
Depuis plusieurs années, mon travail s’attache à explorer les liens entre geste, matière, mémoire et territoire. Les céramiques encordées, comme les formes sculptées par la répétition d’un fil unique, ont permis de revisiter des gestes archaïques, où l’empreinte de la corde inscrivait dans la matière à la fois un décor et une mémoire du geste. Ma formation première, tournée vers le design, avait déjà placé au centre de mes recherches la question de l’usage et du rapport aux objets.
Ce travail, complémentaire aux autres directions menées en parallèle, m’amène aujourd’hui à explorer des formes qui portent une utilité. Non pas pour céder à la fonction, mais pour en interroger la portée symbolique et relationnelle. L’utile devient un terrain où l’objet dialogue plus directement avec le corps et le quotidien, tout en conservant sa densité de sens. La corde, la céramique, la transformation des matériaux restent présentes, mais déplacées dans un champ où l’usage et la mémoire se rencontrent. Ainsi, l’objet utile ne se sépare pas de la recherche artistique : il la prolonge, en inscrivant la matière dans une nouvelle continuité entre geste, histoire et présence.